10/04/2025 - EDITO AVRIL 2025 : par Camille Victoire

Illustration actualité

Une maison où grandir

Après avoir buché la théorie musicale, pris moult cours de chant, pléthore de cours de piano, joué, et rejoué devant de vrais individus, je peux vous dire là, chère personne qui me lisez : je suis musicienne, ça y est, je l’ajoute à mon pédigrée.
Je suis certifiée, diplômée, assermentée, une vraie pro quoi.
Une question sur la musique ? Appelez-moi au 06 79 61 82 33.

Poisson d’avril.
Piñata, papillotes et pochettes surprises.
Trop loin de moi tout ça. Je chante pour ne pas déchanter. C’est tout.
J’explore, je m’aventure dans le territoire luxuriant, parfois hostile de la musique. Je jubile à chaque trouvaille, et à celle que je fantasme. Tant pis pour les fois où j’ai de la boue plein les pieds et le mascara qui coule…
Je creuse, je cherche, le frisson, la pépite de joie, le nouveau point de fuite.

Dans tous les pays, il y a des autochtones, des codes, des coutumes, des clans, des maisons.
Dans le vaste pays de la musique, il y a la Manufacture Chanson. Une maison où se réchauffer, grandir et s’abreuver.
J’ai eu du bol d’arriver là.
Les gentils tauliers ne m’ont pas demandé si j’avais le visa, le tampon sur le papier pour voyager dans leurs contrées.
Ils m’ont juste écouté chanter.
Sans carte, le flair comme boussole, ils m’ont laissé entrer dis donc ! Ils m’ont offert du temps, de l’espace pour fabriquer le bel ouvrage.
Sans regarder par-dessus l’épaule, parce qu’ils font confiance.

Un renversement ! La découverte et la pratique de la musique m’ont remodelée. J’aime bien ma nouvelle forme, elle est plus confortable. Je me balade dans la vie avec plus de légèreté. Ma solitude traîne un peu moins les pieds.

Barbara chantait :

« …elle me fait des nuits blanches
Elle s’est pendue à mon cou
Elle s’est enroulée à mes hanches
Elle se couche à mes genoux
Partout, elle me fait escorte
Et elle me suit, pas à pas
Elle m’attend devant ma porte
Elle est revenue, elle est là
La solitude, la solitude »

Ici, je peux remplacer « la solitude » par « la musique ». Ces deux-là sont cramponnées l’une à l’autre maintenant, et c’est plutôt agréable.

En ce mois d’avril, mois de renouveau, mois de tous les possibles, je revendique le droit à l’imposture, à la clandestinité avec soi-même, aux histoires inventées auxquelles on croit et qui nous élèvent, nous révèlent et j’ose le dire, nous sauvent !

Camille Victoire.

Catégorie : A la une, Actualités
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